En 2021, les choses bougent dans les secteurs de la mobilité, de la route et des infrastructures. La durabilité est de plus en plus à l’honneur. Un pas important dans la bonne direction est certainement la construction à biodiversité positive, selon les principes de la CETN. En tant que gestionnaire du système CETN, COPRO (COntrôle de PROduits) a un rôle essentiel. Karl Fonteyne, Business Developer CETN chez COPRO, parle de l’intérêt de cette construction à biodiversité positive.
Karl Fonteyne
Depuis septembre 2020, Karl Fonteyne travaille en tant que business developer chez COPRO, où il contribue à stimuler et à encadrer le développement de la construction écologique et technico-naturelle (CETN). Il est loin d’être inexpérimenté en la matière : il y a quinze ans, il était déjà au chevet du système CETN lors de son lancement par le département LNE (Leefmilieu, Natuur en Energie, en Français: Environnement, Nature et Energie) de la région flamande, à l’époque, devenu aujourd’hui le département Environnement (Omgeving). Le département LNE cherchait à garantir la qualité des produits utilisés dans les travaux à biodiversité positive et pour ce faire a créé un groupe de travail dont Karl était également membre. Lorsque le système CETN a finalement été mis en place, le gouvernement a commencé à chercher des partenaires à qui confier la gestion de ce système.
J’ai d’abord travaillé pendant quatre ans à la Confédération de la Construction pour promouvoir le système CETN auprès des entrepreneurs. Toutefois, il est très vite apparu qu’ils ne constituaient pas un bon point de départ et qu’il valait mieux commencer à l’autre extrémité de la chaîne, c’est-à-dire avec les maîtres d’ouvrage donc.
Pour COPRO la construction à biodiversité positive est devenu une priorité : “Dans le cadre de travaux d’infrastructure ou d’autres travaux publics, nous voulons vraiment impliquer toute la chaîne dans le programme CETN”, dit Karl Fonteyne. “En premier lieu les maîtres d’ouvrage, à qui nous voudrions inculquer l’état d’esprit CETN ; mais nous voulons aussi apprendre aux auteurs de projet (architectes, bureaux d’études) le réflexe de la biodiversité positive : après tout ce sont eux qui dressent les plans et décrivent les travaux pour les maîtres d’ouvrage, et qui ont le pouvoir créatif de mettre en œuvre certaines idées. ”
Les maîtres d’ouvrage : certainement pas de mauvaise volonté, mais simplement pas au courant
Karl Fonteyne : "Nous constatons que tout le monde reconnaît l'importance de la biodiversité positive. Cependant, nous sommes convaincus que ce sont surtout les maîtres d’ouvrages qui doivent être sensibles à cette approche. Les gens en sont conscients dans leur vie quotidienne, mais ils doivent oser faire le pas au niveau de leur propre environnement de travail, et demander - non, exiger - qu'une attention particulière soit accordée à une meilleure prise en compte de la nature lors de l’élaboration de projets. Cette première étape est donc très importante. Et si le maître d’ouvrage n’y prête pas attention, je pense que c'est le devoir de l’auteur de projet de le lui signaler.
Prenons le cas d’une commune qui souhaite faire construire un parking. Elle va simplement signaler qu'elle a besoin d'une centaine de places de parking. Immédiatement, l’auteur de projet devrait amorcer une réflexion visant à intégrer des préoccupations environnementales du type : Que pourrions-nous faire pour que ce parking puisse favoriser la biodiversité positive ? Qu'allons-nous faire en matière de drainage ? Prévoyons-nous des plantations ? Le parking doit-il être entièrement revêtu ou non ? Il faut vraiment qu'il y ait une interaction entre le maître d’ouvrage et l’auteur de projet afin de parvenir à une conception intégrant la nature de manière optimale dans le projet.
On dit parfois que travailler en respectant les préceptes de la biodiversité positive ou que d’utiliser des matériaux favorisant cette biodiversité positive est plus coûteux que la méthode traditionnelle. Mais ce n'est pas forcément le cas ; tout dépend du projet. Une route ou un parking équipé d'un revêtement perméable n'est pas forcément plus coûteux qu'un parking construit de manière conventionnelle : dans ce dernier cas, il faut également prévoir des filets d’eau ainsi que tout un système de drainage. On ne peut certainement pas dire à priori qu’un type de conception soit plus cher qu’un autre.
Et demain?
Pour moi, la route de l'avenir sera bien une véritable route, semblable à celle que l’on construit aujourd’hui de manière classique, mais à laquelle on aura incorporé des matériaux de type CETN et des travaux intégrant la biodiversité positive. La route de l’avenir ne devra pas seulement tenir compte de facteurs humains, mais aussi de de facteurs environnementaux, ainsi que de la faune et de la flore, fournisseurs de ces services écosystémiques.
Le rôle des autorités dans le cadre du développement de cette biodiversité positive est celui de tout maître d’ouvrage : il doit inclure dans ses projets des travaux intégrant la nature. En outre, elles disposent de la faculté de pouvoir légiférer, et il serait très bon - et elles y travaillent – d’inclure les travaux à biodiversité positive dans la législation. Ce serait une solution parfaite dans le cadre de travaux d’aménagements divers, par exemple.
Êtes-vous aussi intéressé par la biodiversité positive ?
L'objectif ultime de COPRO en lien avec le concept de CETN est de travailler de manière plus durable dans le cadre des projets d'infrastructure. COPRO a les deux pieds fermement ancrés dans notre société, et voit qu'il existe un réel engouement pour porter cette problématique à l’avant-plan. Il est d'ailleurs plus que temps : de cette façon, nous pouvons également garantir une infrastructure de qualité, solide et verte pour les générations à venir.
Vous souhaitez en savoir plus sur les bienfaits pour la nature de la biodiversité positive et découvrir quelques exemples pratiques ?
Toute personne qui souhaiterait commencer à fabriquer ou à commercialiser des matériaux CETN, ou qui travaille encore suivant les principes qui sous-tendent le concept CETN peut contacter COPRO. Nous vous aiderons dans vos premières démarches.